top of page
Writer's pictureCarole Gendron

La vision celte du temps : entre ombre et lumière




Dans la sagesse de la culture celtique, le temps ne s'écoulait pas comme une progression linéaire, mais comme une danse entre la lumière et l'ombre, marquée par la roue perpétuellement tournante de l'année et des ses saisons.


Les Celtes, en harmonie avec les rythmes de la nature, percevaient le temps à travers un prisme de dualité, le divisant en périodes de luminosité et de ténèbres, chacune avec sa propre signification et ses rituels.


Au cœur de leur calendrier se trouvaient les quatre grandes transitions saisonnières, célébrées avec révérence et joie :




Le Printemps Celte: Imbolc (1er février).

C'est un festival du feu profondément enraciné dans la tradition celte. C'est un moment de célébration des premiers signes du printemps, marqué par le début des labours et le lancement des cultures. Ce festival symbolise le passage de l'hiver à la période de croissance, marquant ainsi le début de l'année agricole. Au cœur d'Imbolc se trouve la reconnaissance de la renaissance du soleil et l'hommage rendu à la déesse celte Brigit, associée à la fertilité et à la guérison.




Les druides accordent une grande importance à cette période, consacrant leur énergie à la guérison de soi et de la terre, mettant particulièrement l'accent sur l'élément de l'eau, symbole de purification et de régénération. Imbolc est un temps de réflexion profonde, de renouvellement spirituel et de nouveaux départs. C'est l'occasion de se préparer à la période de croissance à venir, en cultivant des intentions positives et en accueillant les opportunités de transformation personnelle.




L'Eté Celte: Beltane (1er mai).

Avec l'arrivée de Beltane, également connu sous le nom de Fête de Mai Celtique, le monde celtique éclatait en une célébration vibrante. Belenos, Dieu Celte était vénéré pour sa bienveillance, sa puissance régénératrice, et sa capacité à apporter la guérison. C'était un événement empreint de symbolisme et de rituels profonds, marquant le début de l'été celtique.

Beltane, célébré traditionnellement le 1er mai, embrassait la nature dans toute sa splendeur renouvelée, célébrant la fertilité et l'abondance. Les feux de joie qui illuminaient la nuit étaient bien plus que de simples flammes ; ils représentaient l'éclat du soleil, l'énergie vitale qui nourrit la terre et encourage la croissance des cultures.



Beltane était une fête de la vie, de l'amour et de l'unité. C'était une période où les Celtes célébraient la sensualité, l'épanouissement de la nature et la vitalité de la communauté. Les gens se rassemblaient pour partager des moments de joie, pour sceller des alliances et pour célébrer l'union. Beltane était également une période d'activité intense dans les champs. Les derniers semis et plantations étaient effectués, et le bétail était envoyé en pâturage estival, marquant le début d'une saison de croissance et d'abondance.




L'Automne Celte : Lughnasadh (1er août)

À l'apogée de l'été, alors que les champs étincelaient sous le soleil d'or, Lughnasadh se dressait comme le festival de la première récolte, célébrants le début des moissons. C'était bien plus qu'une simple festivité agricole ; c'était un moment de rassemblement, de communion avec la nature et de reconnaissance envers le dieu Lugh, dont la lumière bienfaisante nourrissait les terres fertiles.

Au rythme des travaux des champs, c'était également une période d'échanges et de commerce, où les récoltes abondantes étaient partagées et les liens communautaires renforcés. Alors que les moissons étaient réunies, les champs offraient une symphonie visuelle, un patchwork coloré de fruits mûrs et de légumes, un témoignage de l'abondance de la terre nourricière.



Pendant ce temps, les sentiers forestiers résonnaient des rires des promeneurs, qui s'aventuraient dans les bois pour se ressourcer et méditer au cœur de la nature luxuriante. Lughnasadh était une fête de la vie, de la récolte et de la générosité, une célébration de la richesse offerte par la terre nourricière et du travail acharné des mains humaines.






L'Hiver Celte : Samhain (31 octobre)

Alors que les jours raccourcissaient et les nuits s'allongeaient, Samhain marquait la descente dans l'obscurité de l'hiver. Nous célébrons la déesse Cailleach, car elle représente un moment où le voile entre les mondes devenait mince, et où les esprits des ancêtres marchaient parmi les vivants. C'était un temps d'introspection, de souvenir et de préparation aux mois plus froids à venir. La saison des récoltes touche à sa fin et marque le début de la saison sombre. Les festivités se déroulent le soir, entre l'équinoxe d'automne et le solstice d'hiver. Les récoltes sont terminées, la nourriture a été préservée et stockée pour soutenir la tribu tout au long des mois froids à venir.




Le temps d'hibernation et de repos commence, offrant l'occasion de réfléchir à nos fautes et de trouver des moyens de les corriger, de faire le tri dans nos vies et de se débarrasser de ce qui n'est plus vraiment nécessaire. C'est également le moment de célébrer la mort, de créer un autel pour les défunts, d'allumer de l'encens, de placer des bougies à la fenêtre et de méditer en toute tranquillité sur les amis et les proches qui nous ont quittés.



Enracinée dans ces transitions saisonnières se trouvait la sagesse des druides, qui observaient la Roue de l'Année - un schéma cyclique de huit jours fériés espacés d'environ sept semaines. Chaque fête marquait un changement dans le monde naturel, guidant le peuple celte à travers le tempo toujours changeant des saisons.



Alors que nous réfléchissons à la conception celtique du temps et des saisons, nous sommes rappelés de l'interconnexion de toutes choses et de l'importance d'honorer les rythmes de la nature. Dans un monde guidé par la marche implacable du temps, peut-être y a-t-il une sagesse à embrasser la nature cyclique de l'existence, où les fins ne sont que des préludes à de nouveaux départs, et où chaque tour de roue nous rapproche de la danse éternelle de la vie.

Comentários


bottom of page